Les experts techniques (ou geeks) ont passé des dizaines, des centaines voire des milliers d’heures à apprendre, comprendre, tester comment marchent les choses. Si vous vous retrouvez dans une situation où vous demandez de l’aide, nous vous suggérons de réfléchir à la façon dont vous allez vous y prendre. Cette manière de demander serait équivalente à celle que vous utiliseriez pour aborder Zinedine Zidane pour jongler.
Quelques exemples concrets pour illustrer notre point :
MAUVAIS : « Zinedine, je n’ai jamais fait de football avant, mais j’aimerai VRAIMENT apprendre. J’ai 5 minutes à perdre là, pourrais-tu m’apprendre. Ou tu pourrais peut être me donner un ballon de foot avec ton autographe ? Je n’en ai pas et tu peux en récupérer gratuitement donc ça devrait pas te gêner de m’en donner un. Au fait, je voulais pas te déranger, mais Makelele semblait trop occupé pour m’aider ».
MIEUX : « Zinedine, je n’arrive pas à contrôler mon ballon, il part à chaque fois au bout de quelques secondes, des astuces à me donner ? »
BIEN MIEUX : « Zinedine, je tente depuis plusieurs mois de jongler et je n’arrive pas à faire plus de 4 ou 5 jongles. J’ai essayé de regarder sur internet des vidéos de formations et j’ai analysé en détails vos entrainements mais rien n’y fait. J’ai même essayé de changer de chaussures. J’ai apporté mon ballon, pourrais-tu me donner quelques conseils ? »
Les raisons qui font que la première approche est mauvaise est aisément compréhensible. Vous demandez à un professionnel de vous enseigner quelque chose qui lui a pris une décennie à maitriser et de le résumer en 5 minutes, gratuitement. Vous ne vous êtes pas préparé et êtes loin d’avoir les éléments en votre possession pour commencer à gérer votre problème… C’est un peu comme les gens qui veulent que les hackers réparent leur « ordinateur buggué » pendant qu’eux vont s’assoir dans un bar. Vous n’avez même pas essayé de résoudre le problème par vous-mêmes.
La seconde approche est plus appropriée puisqu’elle montre que vous avez essayé, vous y aviez dédié du temps et vous n’essayez pas de deviner le temps que cela va lui prendre pour vous enseigner. Cependant cette approche ne peut être couronnée que par un « pratiques plus et tu y arriveras». Vous aurez une réponse de votre interlocuteur (à la différence de la 1ère approche) mais ne vous attendez pas à des explications.
La troisième approche est indéniablement la meilleure. Vous avez fait vos devoirs, vous vous y êtes donnés à fond, vous vous êtes préparés, vous avez même une solution probable mais vous n’en êtes pas sûr. Bravo ! Si à ce moment l’expert ne vous donne pas un conseil, gardez tout de même en mémoire que vous demandez un service gratuitement…
Un article était sorti il y a quelques années, appelé « how to ask questions the smart way » mais il était un peu verbeux.